Si vous avez lu mon premier article sur mon expérience de mannequinat aux États Unis (que vous pouvez retrouver ici), vous vous souvenez peut être que je m’étais arrêtée aux rendez vous avec les agences à Los Angeles. Le problème avec les open call c’est que vous voyez simplement la secrétaire ou la nana de l’accueil en gros. Elle prend des « digitals » (photos brutes de vous sans retouches) et note vos coordonnés en vous disant qu’on vous tiendra au courant. Généralement, elle regarde à peine votre book et s’en fout de comment tu t’appelles. Décourageant. Nous avons rencontré plusieurs agences : Mavericks, Photogenics, LA models, Whilemina, Ford… Certaines nous ont à peines regardées, d’autres ont été plus gentilles.
L’entretien se passe généralement comme cela : bonjour, comment tu t’appelles? Est ce que tu as un visa? Est ce que tu as des photos ? Je schématise mais en gros c’est ca. Et à partir du moment où je dis non pour le visa, je vois directement dans leurs yeux qu’ils ne sont plus intéressés. Une agence (LA models) a pris le temps de m’expliquer brièvement : à Los Angeles apparemment aucune agence ne me prendra car ils n’ont pas assez de budget pour le visa de travail. Je suis un peu au bout du rouleau et commence à revoir mes plans, mais je me dis qu’il reste San Francisco, et que je peux toujours voir là bas.
Un ami a déjà signé avec une agence de San Francisco (Look Model agency) et me dis que nous allons directement aller les voir. Je rencontre son agent, très gentil qui regarde attentivement mon book et à l’air intéressé… jusqu’à ce que je dise que je n’ai pas de visa. Il me dit tout de suite que ce n’est pas possible mais prend le temps de m’expliquer chaque détail : un visa de travail coûte 4000$ mais il faut rajouter les taxes et les frais d’avocats qui montent les frais à 12 000$. Déjà, il me dit qu’à Los Angeles et San Francisco, ils n’ont pas ce budget la. C’est principalement à New York que tout se passe. Ensuite, il me dit que pour qu’un visa soit accepté, il faut que la mannequin vienne avec 30 publications différentes dans des magazines (autrement dit que tu sois déjà Kate Moss quoi!). J’ai apparu une fois dans un magazine j’étais super contente (et je ne l’ai même pas gardé) mais évidemment, ce n’est pas assez.
Je prends la peine de réfléchir un instant. Mon projet d’habiter en Californie quelques temps s’envole tout doucement : je n’ai pas assez d’argent pour étudier là bas, je n’ai aucun lien avec quelqu’un d’américain dans ma famille, je n’ai pas envie de faire un faux mariage et je n’ai pas envie de faire 30 kilos tout mouillés. Je pourrai tenter New York mais de vous à moi, c’était surtout pour la destination et non pour le boulot de mannequinat que je souhaitais tenter cette aventure. Peu à peu mes plans deviennent de plus en plus clair. Ma vie est en France. Habiter à l’étranger, c’est un projet qui m’aurait beaucoup plus dans la vie, mais il faut toujours essayer pour voir si ça peut nous plaire ou être réalisable. Je pense que ce n’est pas le bon moment et que je dois d’abord me réaliser en France, chez moi. Qui sait, j’habiterai peut être un jour à Londres, New York ou Los Angeles en tant que rédactrice web reconnue? (Haha).
Je suis tout de même fière de dire que j’ai tenté. Je suis heureuse d’avoir mis les pieds dans des agences renommées comme Wilhlemina ou d’avoir pu faire un shooting à Los Angeles et Venice beach. C’est des souvenirs qui resterons à jamais gravés dans ma mémoire. Je sais que ma vie future sera partagée entre la France et la Californie, et je suis excitée de voir ce qui va se passer!
Je vous écris rapidement un article sur cette prise de conscience et pourquoi la France m’a manqué. De gros bisous!